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Zahira Ben Ammar: Allo Jeddah est un cadeau miné

Zahira Ben Ammar, la grande actrice tunisienne était l’invitée de Romdhane Show durant la soirée du vendredi 24 juin 2016.


Zahira a parlé du professionnalisme de l’équipe qui a travaillé dans le feuilleton Al Akaber. « Le travail était aisé parce qu’il y a un grand feeling entre Madih Belaïd et moi-même. Durant ma carrière, je l’ai ressenti avec Abderrazek Hammami et actuellement avec Madih qui est un réalisateur plein de talents, d’idées et de fraicheur".

Elle a toutefois ajouté que ce « feeling » est de mise pour toute l’équipe. « Ceux qui ont commencé à travailler il y a des années et ceux qui viennent à peine de commencer se sont dépensés à fond pour le feuilleton et c’est notre fort. C’est ce qui a fait la réussite de ce travail. »


Je garde mon âme et mes empreintes


Quant à la différence entre l’interprétation théâtrale et celle cinématographique, Zahira Ben Ammar dit qu’il existe deux sortes de comédiens : l'artiste-interprète et l'artiste-créateur. « Je pense faire partie de ce dernier genre d’artiste. Je n’apprends pas le rôle sans traitement du personnage, je connais les règles de chaque genre artistique et je les ai appris. Nonobstant, l’artiste doit se doter de création et de charisme parce que devant la caméra, rien n’échappe, tout passe jusqu’au moindre clin d’œil. En ce qui me concerne, même si je sais faire la part entre les plusieurs genres, je garde mon âme. J’ai mes empreintes et mes griffes et c’est ce qui me rassure parce que je peux être moi-même tout en jouant des rôles différents. Je suis loin d’être « préfabriquée » tout en sachant faire la différence entre une scène de théâtre et un plateau de tournage ».


Oui Ommi El yamna et Rachida se ressemblent dans leur différence


Concernant la ressemblance entre le rôle d'Ommi El yamna et celui de Rachida, Zahira Ben Ammar dit que la ressemblance est ressentie au niveau du registre. « Dans les deux cas, c’est la mère tunisienne autoritaire qui est jouée mais le profil diffère. Rachida n’est pas soumise et effacée, elle est autoritaire et mère poule, mais Ommi El yamna, si elle est tout aussi autoritaire, elle est égoïste et aime plus sa personne qu’elle n’aime ses enfants.

J’ai travaillé la mère, la vraie. Et je pourrais bien interpréter d’autres personnalités ou profils qui soient inscrits dans le même registre de la femme méchante, autoritaire et volcanique. Et à chaque fois, je le jouerai de manière différente, ne serait-ce qu’au niveau de la manière de parler, de la démarche, du regard… D'ailleurs parfois je suis tellement à fond dans le personnage que je m’en imprègne".


Pour ce qui est de la collaboration avec la partie libanaise, Zahira Ben Ammar dit qu’elle est non seulement pour l’exportation de la production tunisienne aux chaines étrangères, mais elle trouve que les producteurs tunisiens auraient dû le faire il y a bien longtemps.  « Nous avons été envahis par les feuilletons arabes, égyptiens, libanais, syriens…, nous connaissons leur lexique, leur culture… Il était temps qu’on envahisse à notre tour les chaines arabes ! On doit exporter les travaux tunisiens, le lexique, les habitudes et la culture de la Tunisie, c’est notre devoir ! Et l’on a tenu à ce que le feuilleton ne soit pas traduit ».


Allo Jeddah m’a fait du mal


"Allo Jeddah m’a fait mal parce qu’on nous a obligé à revoir Ben Ali chez nous pendant tout le mois de Ramadan", dit elle. Et d’ajouter « Je ne voulais franchement plus le voir ! On a critiqué Awled Moufida, on a critiqué la criminalité dans les travaux artistiques etc. et on laisse passer Ben Ali qui a détruit la nation tunisienne ! De plus, avec tout le respect que je dois à l’équipe, ils nous ont fait un cadeau miné. Chaque citoyen tunisien, chaque graine de sable de ce pays est détruite à cause de lui. Et il a été présenté dans la peau d’un personnage sympathique pour qu’on nous force à l’accepter ! »

 

 

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